Autonomie

Nous ne pouvions pas évoquer cette notion d’autonomie sans faire référence à Etty Buzyn, cette autrice n’ayant de cesse d’expliquer aux parents comment accompagner l’enfant sur le chemin de l’autonomie, notamment à travers son livre Me débrouiller, oui, mais pas tout seul! Du bon usage de l’autonomie. (éd. Albin Michel, 2001, 181 p.) et son édition remaniée: L’autonomie, mode d’emploi, éd. Albin Michel, coll. Questions de Parents, 2012, 176 p.

Etty Buzyn aborde, dans ces ouvrages sur l’autonomie, les questions liées à la constante oscillation entre dépendance et autonomie, en montrant qu’elle concerne tout autant les enfants que leurs parents. Elle partage avec ses lecteurs les observations cliniques qui ont jalonnées son expérience professionnelle. Cela lui permet de rappeler avec force de conviction et d’arguments de respecter les étapes évolutives propres à chaque enfant afin qu’il s’épanouisse dans la maîtrise de sa propre vie.


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Extraits choisis :

« Compromis sans cesse à renégocier entre l’hyperprotection et l’abandon, l’autonomie est au cœur de l’éducation » (éd. 2011, p. 11).

« Concept en vogue, la notion d’autonomie n’en reste pas moins chargée d’ambiguïté ; elle se situe dans le prolongement de l’idée que l’enfant est d’emblée pris dans un projet de réussite qui passe par la précocité : plus vite il sera autonome, plus ses chances de réussites seront garanties. Ainsi obnubilés par cet objectif devenu leur priorité, les parents accélèrent le processus d’autonomisation, au détriment du sentiment de sécurité affective indispensable à l’enfant au début de sa vie » (éd. 2011, pp.12-13).

« Au stade de totale dépendance aux soins et au contact avec la mère, essentielle pour la survie du bébé, une séparation brutale trop précoce et trop longue représente une perte à l’origine d’une souffrance si insupportable que cette empreinte peut le rendre hypersensible aux séparations ultérieures ou, à l’inverse, le porter à s’en défendre par une sorte d’anesthésie affective. Si les très jeunes enfants ont une souplesse qui leur permet de s’adapter aux nécessités de séparations précoces d’avec leur milieu familial, il n’en reste pas moins que les conséquences peuvent être imprévisibles pour leur développement psycho-affectif. Certains enfants expriment bien des années après une angoisse en lien avec une « blessure première de rupture existentielle brutale » (…). De nombreux enfants qui présentent des troubles de l’adaptation à la société sont des enfants qui ont vécu très tôt (généralement dans leur première année) des ruptures de maternage à répétition, ou plusieurs changements de garde. Ces « repiquages » successifs dans des cadres différents leur ont fait perdre progressivement, par méfiance légitime, la tendance spontané à s’attacher. (…) la rupture précoce mère-enfant crée un facteur de vulnérabilité qui s’exprimera peut-être (…) [par] la dépression (…), à savoir les traces laissées par le traumatisme de séparations longues, trop précoces ou répétitives. Cependant, la dépression n’est pas la seule conséquence directe de la séparation précoce. (…) [Certains enfants] s’étant trouvés séparés trop tôt de leur source de vie affective, ils ont en partie verrouillé leurs affects, pour ne plus s’exposer à la désillusion. (…) Si j’insiste autant sur les risques liés à la séparation précoce, et plus particulièrement sur les ruptures à répétition, c’est bien parce que ces pratiques représentent (…) le premier renoncement, sans aucun doute douloureux sinon traumatique, [au] désir inconscient [de l’enfant] : celui d’être réuni à sa mère. (…) Toute tentative  d’autonomisation [ultérieure] réactivera alors les traces de souffrance imprimées par la première expérience traumatique » (éd. 2011, pp. 26-28).

« Pour le très jeune enfant, l’angoisse de séparation n’est supportable que pour de brèves absences. Lorsque la privation est trop brusque ou trop longue, elle devient « traumatique ». C’est alors le « désespoir » qui imprime sa marque indélébile, en une blessure affective qui peut déterminer l’évolution de toute une vie «  (éd. 2011, p.31).

« L’enfant doit être psychiquement prêt à se séparer de sa mère. Ce n’est que vers 3 ans qu’il peut, sans angoisse, ressentir son absence prolongée non comme une perte équivalente à la mort, mais comme une absence temporaire. Il est alors en mesure de se la représenter vivante en son absence, la capacité de l’imaginer prenant le relais de la réalité frustrante » (éd. 2011, p.31).

« John Bowlby évoque « les conséquences tragiques qu’a si souvent la perte affective sur le fonctionnement de la personnalité ». On a encore trop tendance à sous-estimer le désarroi qu’entraîne une perte précoce pendant cette période fragile de la petite enfance et le handicap qu’elle peut générer » (éd. 2011, p.33).

« L’autonomie véritable consiste en une synthèse entre le besoin instinctif chez tout enfant de faire l’expérience de la dépendance sécurisante et la capacité innée de s’en affranchir par la suite à son rythme » (éd. 2001, p.14).

« S’instaure entre parents et enfants une dynamique dont l’essentiel pourrait se résumer par cette proposition : « regarde-moi faire tout seul! » (éd. 2011, p. 15).

« La nouvelle place assignée par l’enfant à sa mère est de rester à l’arrière-plan, vigilante et disponible pour le consoler éventuellement et l’encourager à aller de l’avant en cas d’échec ou en cas d’obstacle (ce rôle concerne tout autant le père) » (éd. 2001, p.25).

Bien écrits, aérés, accessibles, les ouvrages d’Etty Buzyn sont agréables à lire. L’alternance de cas cliniques, d’observations, et de références à d’autres études cliniques et d’autres auteurs confère à ces ouvrages un réel intérêt et une aide précieuse pour les parents.

Cependant, certains passages très freudiens peuvent déranger quand on sait combien la psychanalyse de Freud est controversée… Malgré des références à l’œdipe, aux stades anal, oral etc. les ouvrages d’Etty Buzyn apportent néanmoins des pistes de réflexion et d’attention très enrichissantes aux parents soucieux d’accompagner leurs enfants vers l’autonomie.

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